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    Mensonge et faux-semblants

     

    Éditeur :  Estelas

    Genre : récit autobiographique

    Année d'impression : mars 2016

    Résumé :

    « Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop... »


    Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur.
    Elle survit, essaie de comprendre et subit en silence et dans les pleurs. Marquée pour toujours, elle écrit et clame ainsi publiquement les faits. Elle raconte, avec courage et détermination, la maltraitance sexuelle. Le ton, d'une sobriété pudique, est celui d'une violence rentrée et maîtrisée sous forme d'interrogations quant au rôle d'une mère dans le déni. Car plutôt que de se concentrer sur la pathologie et les agissements du prédateur et d'accuser, Mensonges et Faux-semblants évoque avant tout le comportement des proches, mère et grand-mère, englués avec complaisance dans leurs mensonges, leur passivité et leur confort organisé. Toute l'originalité de ce récit se situe dans l'évocation d'une tacite malfaisance familiale et pose la question d'une résilience possible.

     

    Mon avis :

     

    On pourrait penser à un roman, une belle fiction mais cette fois Martine Magnin se livre dans un récit autobiographique des plus touchants et vraiment magnifique. Elle ose parler et ne plus se taire. Elle nous offre un univers, le sien vécu, celui qu'ont côtoyés tant d'autres du vieux Paris. L'atmosphère pittoresque des vieux métiers, un peu comme l'univers de la Môme Piaf. Elle plante là le décor de son propre destin, tendre et difficile, perturbé, qui s'achève sur une grande note d'amour autant que le pardon qui reste bloqué en elle.

    Une enfance ballotée, fragilisée et écorchée qui reprend vie peu à peu sous le soleil et la bienveillance, la musique et son père, ce héros fantôme et discret. Progressivement, Martine nous brosse son portrait de femme. On se construit par les aventures belles ou douloureuses de l'enfance.

    Au sortir de son livre, on entend encore, les rires et les larmes, le saxo qui vibre , le cliquetis des aiguilles à tricoter, le petit moteur de la machine à coudre, et les visages de sa jeunesse flottent encore autour de nous. La petite fille délicieuse trône encore dans les esprits, derrière le fauteuil. Entre Paris et le Sud...

    Un récit bouleversant et plein d'espoir. Un récit d'amour également dont Poppy serait fier...

    Ma note : 10 / 10

     

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    Ma petite étoile ou l'histoire d'un bébé vraiment merveilleux

     

    Éditeur : L'Harmattan

    Genre : album illustré dès 3 ans

    Année d'impression : 6 novembre 2015

    Résumé :

    Devenir parent n'est jamais un long fleuve tranquille mais donner naissance à un bébé prématuré a parfois tout d'un marathon, d'un parcours du combattant. Comment aider les futurs parents à vivre ou à expliquer aux frères et soeurs une grossesse différente et l'arrivée d'un bébé qui naît très en avance ? L'auteur, artiste, mère de trois petites filles nées prématurées, a voulu partager cette extraordinaire et terrible aventure. Après l'album Un conte pour Eva-Luna ou l'histoire d'une petite soeur un peu trop pressée de venir au monde, l'album Ma petite étoile ou l'histoire d'un bébé vraiment merveilleux, dévoile l'aventure d'une grossesse pas comme les autres et la fantastique bataille pour la vie. Un album empreint de poésie et de justesse illustré de dessins tracés, aux pastels, fusains et sanguines, sur le vif et dans le feu de l'émotion.

    Mon avis :

    Tel un conte qui se termine par un happy end, ce bel album illustré et composé par Violaine martel-Guevara vous enchantera autant qu'il vous réconfortera.

    Bien plus d'ailleurs qu'une simple histoire, un vécu difficile mais revu d'une manière tendre , joyeuse et pleine d'amour.

    Une grossesse n'est pas toujours merveilleuse et une naissance peut être fragile. Mais ici Violaine diminue ses douleurs de vie au travers de son texte empreint d'une poésie dont seul un être sensible et aimant a le secret et elle nous le partage d'une manière généreuse et exquise, ajoutant sa touche artistique et si chaleureuse (déjà apprécié dans le premier album) sous des traits de pastels, de fusains et sanguines.

    Son album est un hymne d'amour et un espoir, un doux réconfort pour les parents qui vont ou sont en train de vivre cette expérience si particulière, une douce mélodie de souvenirs pour d'autres et sinon, un ravissement pour le coeur pour chacun.

    Certains croquis feront peut-être penser à l'oeuvre de Frida Kahlo, peintre géniale et magnifique marquée par la souffrance physique. Il semblerait que de la souffrance naissent de véritables trésors.

    Ma petite étoile ou l'histoire d'un bébé vraiment merveilleux

    Un album à partager sans modération...

    Ma note : 10/ 10

     

    Gros coup de 

     

    Ma petite étoile ou l'histoire d'un bébé vraiment merveilleux

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    Les corps inutiles

     

    Éditeur : J.C. Lattès

    Genre : roman

    Année d'impression : mars 2015

    Résumé :

    Clémence vient d’avoir quinze ans, de terminer le collège. Un nouveau cycle s’ouvre à elle, lorsqu’elle est agressée, en plein jour et en pleine rue, par un inconnu armé d’un couteau. Ce traumatisme inaugural - même si elle n’en a pas encore conscience - va contaminer toute son existence. En effet, l’adolescente réalise qu’elle perd progressivement le sens du toucher...
    À trente ans, Clémence, toujours insensible, est une célibataire endurcie, solitaire et sauvage. Après avoir été maquilleuse de cinéma, la jeune femme se retrouve employée de la « Clinique », une usine d’un genre particulier. En effet, la Clinique fabrique des poupées… mais des poupées grandeur nature, hyper-réalistes, destinées au plaisir – ou au salut – d’hommes esseulés.
    Le roman déroule en alternance l’histoire de Clémence adolescente, hantée par cette agression dont elle n’a jamais osé parler à sa famille, et le récit de Clémence adulte, assumant tant bien que mal les conséquences, physiques et psychologiques, de son passé.
    Mais la vie, comme toujours, est pleine de surprises

     

    Mon avis :

     

    Il y a parfois des romans qui après une magnifique couverture n'offre rien à la lecture d'appréciable et nous donne envie de le jeter ou d'en finir vite tellement la lecture nous pèse mais, ce n'est pas le cas  ici.

    Les corps inutiles de Delphine Bertholon n'a rien d'inutile et après ce joli titre lu, si bien trouvé pour l'histoire et la belle couverture réalisée par Bleu-T pour la maquette et Anka Zhuravleva pour la photographie, montrant une vision de l'héroïne, on trouve un grand et beau contenu, un roman tout en profondeur comme un bel hommage aux femmes ou jeunes filles victimes d'agressions.

    L'intime est tellement marquant ici que l'on se met à la place de l' héroïne, on vit sa vie, son drame, sa résurrection; on frissonne, on a peur, on rit, on sourit, on vit !! Le goût de la vie, la tendresse, l'amour s'y ressentent entre passé et présent ainsi qu'un avenir non dévoilé mais empreint de possibles. On reste à la fin dans ce bar avec Clémence et Arthur et on imagine aisément la suite. Delphine a su tenir en haleine le lecteur jusqu'au bout et nous appelle à continuer à la suivre sur le chemin de ses mots. A bientôt surement !!

    Le plus : la playlist superbe de fin...

     

    Ma note : une note sur un si beau roman serait un sacrilège....

     

    Mon coup de 

    Les corps inutiles

     

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    La femme de papier

     

    Éditeur : La Musardine

    Genre : roman érotique et épistolaire

    Année d'impression : septembre 2015

    Résumé :

    Alors que leur liaison s’endort, une femme a l’idée d’écrire à son amant un journal de bord de ses fantasmes. Jour après jour, ses lettres vont provoquer une renaissance, nourrissant de mille idées leurs jeux sexuels. S’ensuit une passion que nulle limite n’endigue hormis une seule règle : « Interdiction d’aimer ». 

    Paru en 1989, alors que son auteure Françoise Rey, professeure dans le Beaujolais venait de traverser une grave crise personnelle, La Femme de papier a marqué l’histoire de la littérature érotique. C’est le premier texte dans lequel une femme affiche et signe de son nom, ouvertement, ses fantasmes et ses désirs sexuels. Le livre défraie alors la chronique, secouant tabous et conventions.
    Françoise Rey est l’auteure de littérature érotique la plus reconnue en France. C’est à la suite d’une crise personnelle, en 1987, qu’elle a écrit La Femme de papier, premier roman à l’érotisme violent et souvent qualifié de sulfureux.  Depuis, elle n’a cessé d’écrire autour du sexe et des femmes, à travers une trentaine d’ouvrages. Françoise Rey vit au Bois-d’Oingt, dans le Rhône. 
    Édition enrichie de dessins d'Alex Varenne  Entretien par Mathieu Bermann

     

    Mon avis :

     

    Joli titre pour un roman épistolaire mettant en scène deux personnages dans des lettres.  Françoise Rey a voulu ainsi attirer l'attention d'un homme, son amant, d'une manière originale et osée. En effet, quel homme ne serait pas valorisé et séduit, voir aussi "excité" par ce style de lettres? Françoise ose, Françoise se révèle et le révèle. On ne sait plus si c'est de l'ordre du fantasme ou de la réalité mais les mots nous échauffent, nous attirent, nous troublent et apportent une tension palpable.

    C'est torride au point de mettre nos sens en éveil, d'être excité autant que séduit par ses mots. Mais il ne s'agit pas là de parler de vulgaire, de trop cru mais d'amour. Quand on aime vraiment, on ose !

    Un style plaisant, osé et recherché, intelligent également. Françoise n'écrit pas à la légère et sans esprit. Bien au contraire, elle sait où elle va, elle sait enrichir son récit pour ne pas tomber dans la niaiserie, l'eau de rose encore. Le tout avec une légère pointe d'humour qui épice ses mots.

    L'entretien au final est un plus assez intéressant et révélateur.

    Juste un regret peut-être l'ajout d'illustrations de Alex Varenne qui certes montrent un beau coup de crayon mais ne sont pas indispensable à l'oeuvre qui en effet de par ses mots a dé&jà les images suffisantes pour accrocher le lecteur.

    Cependant, La femme de papier a déjà trouvé facilement son public et a de quoi plaire encore et toujours...

    Oserez-vous sa lecture?

    Ma note : 9.5 / 10

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    Les brodequins du soleil

     

    Éditeur : Tensing (3ème édition)

    Genre : récit de vie / témoignage

    Année d'impression : octobre 2013

    Résumé :

    Curieux titre en vérité pour un livre consacré à de difficiles ascensions dans les Alpes, le Vercors, le Sahara…

    Cet ouvrage nous raconte comment un garçon de 14 ans, chaussé d’une simple paire de brodequins de chantier, découvre la montagne et devient en quelques années l’un de nos meilleurs alpinistes. Il nous dit comment, peu à peu, cette passion devient raison de vivre…

    Au-delà du simple récit de quelques aventures, aussi exaltantes ou douloureuses soient-elles, voici l’histoire d’une vie qui commence à 14 ans, âge où la folie de la montagne empoigna un jour Jean-Marie Choffat pour ne plus jamais le lâcher. Comme la montagne envoûta l’auteur, il nous envoûte à son tour, nous dévoilant quels liens prodigieux, quels rapports étranges et merveilleux se tissent entre un homme fou de liberté et un univers d’absolu.

    Ainsi, de nos jours, quelques êtres sont encore capables de tout sacrifier, de tout risquer, y compris leur vie, pour découvrir la vérité de l’homme face à la nature, face à la beauté, face à eux-mêmes…

    Les brodequins du soleil est le premier livre de Jean-Marie Choffat.

    Écrit à 27 ans, cette œuvre de jeunesse relate les treize premières années de montagne de l’auteur. Ces brodequins du soleil que nous chaussons à sa suite, nous entraînent sur ses traces dans un style puissant et irrésistible, vers le monde où il rêve, où il aime, où il vit.

     

    Mon avis :

    Merci aux éditions Tensing qui signe ici la quatrième et nouvelle édition de ce récit, Les Brodequins du soleil de Jean-Marie Choffat. En effet, le récit avait vu le jour au départ en 1983 aux éditions Trèfle puis fut réédité chez Alzieu en 1997 et en 2008. Une preuve déjà d'un récit qui perdure et qui n'est pas prêt de tomber dans l'oubli.

    Mais Les Brodequins du soleil, titre-même du récit, fort bien choisi car marquant le ton, sa force, le côté passionnel aussi bien que la dureté que l'on retrouvera au fil des pages. Les brodequins évoquent en effet les débuts de l'alpinisme-passion chez l'auteur, Jean-Marie Choffat avec un matériel dérisoire mais une volonté farouche, ancrée au coeur. Les brodequins, ce sont aussi les pionniers, les modèles, tels des héros dont Choffat évoque le souvenir, les exploits. Quand au soleil, il rayonne dans son coeur comme dans celui de tous les amoureux de la montagne et il semble être un objectif à atteindre, toujours plus haut, toujours plus d'envie, de désir de grimper malgré les difficultés, par amour de la Belle, la Montagne et par volonté de sensations fortes et exceptionnelles.

    Jean-Marie nous livre ici un récit autobiographique puissant et authentique, bouleversant autant que généreux. Il se donne ici corps, âme et coeur aux lecteurs comme il est dans la vie quotidienne en dehors de l'écriture. Il réussit à nous séduire même certainement les plus opposants de la Montagne et de ses beautés. Il réussit à nous faire rire, sourire autant qu'à nous émouvoir aux larmes entre techniques, nature, rencontres...

    On rêve et même si on a pas le coeur d'un montagnard, on le devient un instant à la lecture puis la fin venant le souvenir de noms ressurgissent déjà ancré en mémoire, le souvenir de lieux, de montagnes et l'on se dit que rien est impossible au fond et qu'il suffit d'un rêve, d'une force, d'une volonté de l'envisager, de le réaliser malgré les obstacles tel l'argent pour réussir.

    Ne jamais rien regretter mais toujours continuer à avancer, à grimper des sommets magnifiques...

    Rejoignons ensemble l'homme qui grimpe sur la photographie de couverture...

     

    Ma note : 10/ 10

     

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