• Chaque seconde est un murmure

     

    Chaque seconde est un murmure

     

    Éditeur : Mercure de France

    Genre : roman

    Collection : bleue

    Année d'impression : 8 avril 2016

    Résumé :

    Depuis deux ans, ou un peu moins, ou une éternité, je marche, je prends des trains, des bus, je fais du stop, je m'agrippe à la route comme un scarabée vert ayant replié ses élytres. Je croise les humains, parle à peine avec eux, je ne suis pas très liant. Il m'arrive parfois de rester un ou deux jours en leur compagnie, mais, c'est plus fort que moi, je repars assez vite. C'est curieux, je n'ai aucune mémoire. Ou plutôt j'ai des trous, grands et veloutés comme des ailes de phalènes. J'avance et tout s'efface derrière moi.

    Après un accident de voiture, le jeune Iwill a rompu toute attache familiale. Il va désormais au hasard des routes. Lorsqu'il arrive à Luzimbapar, il rencontre Sarah et Laston. Le couple vit coupé du monde, entouré d'une meute de chiens féroces. Pendant que Laston creuse des tunnels sans fin dans une ancienne mine de cuivre, Sarah confie à Iwill un cahier sur lequel il devra consigner sa vie, instaurant un pacte tacite : il s'en ira une fois le cahier achevé... Une étrange relation s'installe entre eux : ses hôtes inquiètent Iwill autant qu'ils le fascinent. Mais Iwill est-il vraiment libre de ses mouvements, les chiens le laisseraient-ils partir sans broncher s'il le décidait?

    Mon avis :

    Il y a des livres qui surprennent par leur qualité non seulement littéraire mais visuelle. Ici, le titre est un délice de lecture, une douceur pour l'âme, le bleu de la couverture est comme un doux rêve éveillé quant à la photographie du bordereau réalisée par Mark Owen, lumineuse et inquiétante, elle donne déjà le ton de ce roman.

    Les mots prennent leur importance comme les battements légers des ailes d'un papillon, l'écriture est fluide, rythmée, saccadée comme le marcheur qui s'en va sur les chemins, libre et sans attache, au gré du temps, de ses pas et des rencontres. On entre dans la beauté de ce parcours à la fois sans but mais au fond détenant le graal non seulement de l'amour mais aussi de la vie. Chaque mot est un souffle de vie, un beau souffle qui vibre, qui a sa fragilité et qui montre la valeur de la vie qui peut à tout instant s'interrompre comme une sorte de pause, une halte du marcheur. Cette histoire n'est-elle pas alors une belle métaphore de la vie ?

    Alain Cadéo nous amène là où il le souhaite avec sa plume délicate et manipulatrice. Et, alors que l'on ressent émotions, que l'on sourit à chaque mot lu, peu à peu on se sent oppressé, inquiet comme si le danger était proche. Comme des fantômes, ses personnages glissent tout au long de ce récit. On semble vivre comme dans un rêve aux limites du cauchemar mais rassurons-nous, l'auteur ne nous lâche pas et nous montre la lumière, la sienne.

    Un roman surprenant dans lequel le lecteur peut se perdre, parfois se décourager cependant, il n'en ressort pas totalement, pris dans l'aspect mirifique....et, soumis au souffle de la vie.

     

    Ma note :  9 / 10

     

     

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