Editeur : éditions du Canoë

Genre : roman

Année d'impression : mai 2024

Résumé :

Appelé de la guerre d’Algérie, Jean est rapidement évacué sanitaire.
Il mourra à l’âge de trente ans, lors d’un dernier séjour à l’asile.Soixante ans plus tard, Joseph, le frère de Jean, mélange les générations. Il prend son fils Julien pour son frère Jean. Cette confusion répétée a l’effet d’une déflagration, Julien est happé par cette brèche dans le temps.
S’affranchissant du silence familial et social autour de cette guerre sans nom, entremêlant investigations et imaginations, Julien n’a alors de cesse de tenter de donner vie à l’histoire de Jean, l’appelé.
Ce très beau livre, intense, écrit avec des blancs, des non-dits, des silences, révèle un écrivain expérimenté qui maîtrise à la fois la langue et le temps fracassé de l’histoire banale et terrible qu’il nous raconte.

Mon avis :

Je ne connaissais pas les éditions du Canoë, ni Guillaume Viry. Je les découvre avec L’Appelé.

L’Appelé m’a appelé, d’une certaine manière, intrigué. D’abord, le titre de ce roman a retenu mon attention. Qui pouvait bien être cet « Appelé » ? Je me suis sentie une envie irrésistible d’en savoir plus, de percer ce mystère et donc de lire, de découvrir son histoire.

Ma première approche de l’œuvre de Guillaume Viry a été déstabilisante. Au fil des pages, on entre dans l’histoire de l’Appelé, en commençant par son absence. Mais ce n’est pas là que le sentiment nait d'une instabilité, je dirais. Non. On découvre, au fil des pages, son histoire, la façon dont elle est racontée est surprenante, sans ponctuation déjà et une tension résonne à l’esprit à cause de répétitions comme si l’auteur, Guillaume Viry avait souhaité nous marquer dés le départ par l’histoire de son personnage, qu’il avait voulu qu’on comprenne sa particularité et progressivement, notre esprit semble subir un matraquage de cerveau « utile » qui nous permet de plonger totalement dans l’univers de son personnage. Il le fait renaitre de ses cendres comme un phénix, sous sa plume, dévoile la partie de sa vie la plus incroyable mais aussi la plus douloureuse. Son personnage prend alors toute sa valeur, une ampleur accentuée par des images qu’on suppose sous nos yeux et qui peuvent nous révolter, nous faire froid dans le dos. Nous comprenons. L’Appelé est sorti de l’ombre, de son absence et nous a révélé l’impensable.

Malgré un début de lecture surprenant et déstabilisé, le roman de Guillaume Viry, L’Appelé est une belle découverte, d’une grande originalité et je dirais une réussite que je vous conseille chers mordus de lecture.

Je remercie chaleureusement Sabine Norroy et les éditions du Canoë de leur confiance.

Ma note : 9  / 10