• Pour une fois pas une chronique mais une forme d'hommage à Johnny Hallyday décédé le 6 décembre 2017. Je me suis dis, pourquoi pas lui rendre un hommage à ma façon et quoi de mieux que de mettre ici des livres sur lui par exemple.

     

    Pour ceux qui le veulent, vous pouvez me contacter pour m'envoyer une photo d'un livre que vous avez de lui. Je me ferai un plaisir de le partager sur le blog et avec votre nom pourquoi pas et un mot hommage à Johnny. ça vous tente ?

     

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     

    Éditeur : La Musardine

    Genre : roman pornographique

    Collection : Littérature Grand format

    Année d'impression : 26 octobre 2017

    Résumé :

    Il a 69 ans, elle 67. Voisins, ils s'ignorent jusqu'à ce que le divorce de l'un, l'éloignement du mari de l'autre, poussent le narrateur, Philippe, à aborder cette femme dont il aimait les appas sans leur avoir jamais consacré d'attention.
    Ainsi débute leur histoire d'amour. Et son corollaire : le sexe. Car il n'y a pas d'âge, n'est-ce pas, pour aimer " pleinement ".
    L'admirable émotion de ce roman réside dans le fait que les arcanes de l'amour ne noient pas les descriptions sexuelles : si celles-ci sont d'une netteté sans détour, d'une précision toute naturelle, elles évitent avec une grande délicatesse les descriptions de corps entamés ou flétris. C'est une grande prouesse que d'avoir su éviter cet écueil tout en ne négligeant aucun des méfaits du temps sur la sexualité et l'engagement des sentiments...

    De Michel Desbastilles, nous ne saurons pas grand-chose, hormis qu'il pourrait bien être le narrateur du roman. Sa discrétion absolue accentue encore son talent...

     

    Mon avis :

    Un roman qui plaira sans doute aux amateurs, écriture fluide et aérée cependant, l'ennui prend vite le dessus. Au fil des pages, le trop plein de mots pour le registre pornographique se fait sentir, une impression même de listes, d'avoir posé des mots du registre parce qu'il fallait en poser en oubliant peut-être le lecteur et son trouble. Le trop plein déborde. Tentative de lecture jusqu'à la fin difficile. On se perd dans un vocabulaire osé, à la limite de la noyade pourtant les images de scènes se mettent en place sous nos yeux sans problème. L'émotion autant que le trouble ne semblent pas vouloir s'installer. Est-ce là une volonté du narrateur qui peut-être aurait vécu l'histoire, de montrer en quelque sorte que le sexe tue le sexe quand l'amour n'est pas vraiment partagé ? Et ainsi, montrer par les mots l'échec d'une histoire d'amour.

    La fin du roman se termine sur une note d'amour, de poésie et montre que de toute façon, cela n'a pas vraiment d'importance car tout a un jour une fin. Le sentiment du lecteur restera alors sur une frustration à la limite d'un dégoût comme cette relation qui depuis le départ semblait vouée à l'échec mais qui devait pourtant se vivre.

    Le talent sans doute est-il là de l'auteur de pousser le lecteur au désamour, au dégoût et à la frustration. D'autres y auront peut-être une meilleure vision et se complairont à cette lecture-distribution gratuite comme une éjaculation précoce.

    Il faut lire le roman pour se faire sa propre opinion.

     

    Ma note : 5 /10

     

    Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Absent présent

     

    Éditeur : Abordo

    Genre : recueil de poésie

    Année d'impression : 13 novembre 2017

    Résumé :

    Absent Présent est composé d'une suite de courts poèmes dédiés à l'exploration du sentiment de perte, et à la mémoire d'un être disparu.
    Ce recueil présente, ou plutôt suggère, le cheminement d'une quête de sens autour de l'abîme que provoque l'absence irrévocable.

     

    Mon avis :

     

    Damien Paisant signe son premier recueil de poésie. Un petit recueil publié aux éditions Abordo, à la couverture simple et épurée, de couleur grise comme les cendres de l'absent.

    Juste une illustration digne d'un cours de dessin technique, représentant un papier plié à la manière de l'origami, un peu comme l'éclosion d'une fleur, peut-être l'éclosion d'un après où l'absence marque le présent ou la renaissance progressive et douloureuse de la personne en deuil.

    Un titre clair, précis qui nous apporte déjà le fil conducteur du recueil. Puis, en ouvrant le livre et faisant défiler sous nos yeux les pages, on découvre de petits poèmes courts tels de multiples tableautins.



    "Je connais l'étrange

    Variété du noir

    Qui a nom lumière"

    de Eugène Guillevic, Sphère, 1977

     

    Damien Paisant ne laisse pas l'absence, le deuil, ternir ses mots. Bien au contraire, chaque tableautin est ciselé comme des diamants nous portant vers une émotion palpable et la beauté. Chacun des mots de l'auteur semble avoir un relief de vie. Son recueil est maîtrisé de A à Z, de la couverture à chacun de ses mots ; il est structuré pour mieux nous faire avancer et ainsi que le lecteur ne se perde pas au fil des pages et puisse se retrouver par des similitudes conscientes du passé ou une réflexion sur les possibles d'un futur ou encore des certitudes à venir.

    L'insensibilité ici n'a pas sa place. Le lecteur est pris à partie dans l'engrenage de mots comme s'ils étaient les siens. Les termes en italique aperçus tout au long du recueil ne font que renforcer le fait que le lecteur est bien plus qu'un spectateur des mots de l'auteur. Il y a un trio, une sorte de dialogue installé entre l'auteur ou narrateur-poète, le lecteur et l'absent. Ainsi, nous voguons à la lecture entre la deuxième personne du singulier "tu" et la première personne du pluriel "nous"

     

    " tu ne reviens pas

    mais nous te devinons

    quelque part

    dans notre mémoire"

     

    Damien Paisant semble vouloir offrir bien plus que des mots dans son recueil, au-delà, un cœur, des émotions, une blessure et l'âme d'un poète au talent découvert, éclos comme la fleur qui s'ouvre sur la couverture. Peu à peu, nous cheminons avec lui dans cette absence douloureuse où la réflexion, les doutes puis l'espoir se mettent en place. Il nous démontre que la mort d'un proche, peut-être même d'un père ou d'une mère, nous amène à notre propre mort dans un enrichissement particulier. On revit ensuite après la période du deuil mais, différent et grandi.

    L'importance des origines, de nos racines, se marque par l'absence prenante et dévastatrice qui pourtant doit mener à un nouvel être.

     

    "Lentement je me dépouille de toute nostalgie"

     

    "Je me rêve

    demain

    en saule de Babylone"



    "La chute réclame

    mon corps inerte

    pour le ranimer"

     

    Entre tristesse et rébellion, il faut du temps pour revenir. Damien Paisant l'évoque à sa manière et montre le relief d'un après dans toute sa quintessence. Il est difficile d'accepter la mort. On espère un retour qui n'est qu'une illusion et il faut se sortir de cette dernière.

     

    "Je suis pauvre

    et mendie ton retour"

     

    Mais cette illusion est une manière de se consoler, de se raccrocher à un but malgré son impossibilité. L'esprit se torture, il en faudrait si peu pour sombrer définitivement. Le temps pourtant fait son œuvre si on sait le laisser faire, le laisser agir.

    Damien Paisant signe ainsi ici de sa main de poète une sorte de guide face au deuil, peut-être d'ailleurs partage-t-il avec le lecteur une part de son expérience personnelle, ce qui touche par le côté universel de la mort.

    Un recueil d'une grande beauté, profond et touchant, réussi, pour une première œuvre de l'auteur.

     

    Ma note : 10 / 10

     

    Gros coup de

    Absent présent

     

    Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Ma vie sans moi, roman

     

    Éditeur : Léo Scheer

    Genre : roman

    Année d'impression : 23 août 2017

    Résumé :

    « Le pacte que j'avais signé m'avait donc donné le pouvoir de me débarrasser de ce qui m'encombrait le plus. Encore fallait-il avoir une conscience précise de ce qui m'avait, jusque-là, gâché la vie.
    Que de fardeaux transportés à longueur d'années sans le savoir, parfois même en finissant par aimer ses bourreaux et les causes de ses malheurs !
    Il fallait bien y réfléchir, car le temps pourrait venir à me manquer, et choisir, sans me tromper, ce que je pourrais corriger, sélectionner ce que j'avais le plus envie de jeter par-dessus bord. »

     

    Mon avis :

    Première entrée en matière du roman de Nathalie Rheims, la couverture qui déjà amène le lecteur au cœur même du sujet qu'elle va traiter. Nathalie n'en a pas fini avec sa vie, à en fouiller le moindre recoin, elle se sonde, se rend spectatrice de son vécu et tente même dans un retour à en changer ce qui la freiner, bouleverser, blesser même. Elle va loin dans ce retranchement intérieur, remonte à ses origines. D'ailleurs, la couverture l'évoque en la montrant dans la posture du fœtus.

    Encore une fois, elle offre à ses lecteurs une grande part d'elle même. Peut-être entre fictif et réalité, là il faut surement mieux la connaitre pour le savoir mais elle le fait bien. Son roman est fluide, puissant, poussant le lecteur dans une interrogation à la fois sur l'auteur et au-delà sur lui-même car parfois, l'un ne va pas sans l'autre surtout lorsqu'il s'agit d'une rétrospective sur soi. Que ferions-nous si l'on pouvait revenir en arrière dans notre vie ?

    Avantages, inconvénients, réalisme et constats. Un travail sur soi n'est jamais anodin et permet sans nul doute de mieux se connaître et de continuer à avancer. L'art de l'acceptation de sa propre personne. Le bilan permet beaucoup.

    Nathalie Rheims, généreuse dans ses mots autant que égoïste en parlant de soi, nous offre ici un roman où la pudeur éclate, où le lecteur progressivement sent un lien fort avec l'auteur, apprend d'elle tout en se freinant dans la possibilité d'une tromperie dans les mots. Est-ce bien d'elle qu'elle parle ou sommes-nous manipulés? Là encore, il est nécessaire de mieux la connaitre pour avoir des certitudes enracinées à chaque mot. Là, est la force de Nathalie Rheims, ce qu'elle offre au  regard du lecteur.

    Touche particulièrement subtile et délicate comme un cadeau, les vers du poète Armand Robin en début de chaque nouveau chapitre, tirés de Ma vie sans moi publié chez Gallimard qui apporte une originalité à l'œuvre. Et pour les amoureux de la poésie, un plaisir certain et un espoir quant au devenir de la poésie qui nous pouvons le constater malgré sa place dénigrée dans le monde de la littéraire et de l'édition, plait. Merci pour cette délicatesse chère Nathalie. Voulue ou non, cette touche poétique est un régal.

     

    Ma note : 10 / 10

     

    C'est un coup de

    Ma vie sans moi, roman

     

    Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    Éditeur : Sarah Arcane

    Genre : récit de vie

    Année d'impression : 12 août 2016

    Résumé :

    Je vous parle d'un temps,

    Que les moins de vingt ans,

    Ne peuvent pas connaître...

      Extrait de « La Bohème » de Charles Aznavour.

    À l'époque, la nature était notre seule richesse. Dans ma jeunesse, elle était mon unique terrain de jeux. Mes camarades et moi étions toujours à l'extérieur, respirant le bon air de la campagne. On jouait dans les champs, dans les prés et dans les bois. Nous étions souvent entourés d'animaux divers : vaches, moutons et autres... Je suis fils et petit-fils de paysan. Mes grands- parents, ainsi que mes parents travaillaient la terre avec amour et courage. La terre et la nature étaient nos mères nourricières. Nous survivions grâce à elles. Dans mon livre vous allez découvrir et apprendre beaucoup de choses sur la vie des paysans d'autrefois.

     

    Mon avis :

    Gérard Massiot  se pose un moment pour évoquer sa jeunesse. Il nous offre avec une générosité incroyable un témoignage assez fort de la vie à cette époque au travers de son univers familial et amical. Son témoignage est comme un coup de fouet sur la vie, ses changements tendant presque comme un cri d'alarme. Beaucoup de choses ont changé depuis cette enfance en harmonie avec la nature. Il est d'ailleurs le témoin de ces changements, de ce qui s'est perdu et qui ne reviendra probablement jamais, seulement conservé au cœur de certaines mémoires.

    En refermant son livre, on se détourne volontiers de  ses maladresses du non écrivain, plutôt une sorte de conteur qui veille pour que le passé ne tombe pas dans l'oubli. Il commémore par ses mots (son livre est une cérémonie) la richesse d'un passé malgré sa dureté de vie. Le passé semble encore si présent en lui, pour lui. D'ailleurs, on le ressent dans l'utilisation temporelle et volontaire du présent dans son récit qui vient se mêler au temps passé.

    Refermer son livre c'est aussi regarder vers le dehors, voir enfin l'oiseau qui picore au sol ou sur la branche, se rappeler aussi nos propres souvenirs et faire aussi nos propres constats amers ou bienheureux. Son livre est un relief de vie, il nous happe de son intérieur comme si nous remontions les couloirs du temps.

    Une réflexion.

    Un récit à lire, relire, faire découvrir sans modération.

     

    Ma note : 9 / 10

     

    Google Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique